INTERVIEW : LAMINE L’ARTISTE TATOUEUR

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Au détour d’une conversation sur le tatouage lors d’une exposition de l’école de l’Atelier de Sèvres, nous avons rencontré Lamine. Commençant à nous parler de son métier, on a tout de suite compris que l’on avait un véritable passionné qui avait pleins de choses à nous apprendre sur cet art. Comment le pratique-t’on aujourd’hui ? Pourquoi devenir Tatoueur de métier ? Que représente ses tatouages ? La douleur est-elle supportable ?… Pour répondre à nos nombreuses questions de novices, nous avons donc été invité dans son salon pour assister à une séance et discuter autour du mec qui se faisait poser une lame de rasoir sur l’épaule.

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MODERNISTS : RACONTES-NOUS TON PARCOURS ?

Lamine : « Lamine, 30 ans, je dessine depuis tout gosse. Le Hip-Hop a emporté mon adolescence, le beatmaking et le graffiti remplissaient mes journées, ce qui m’a emmené à faire une prépa aux ADS. Même si je produisais graphiquement et picturalement, j’ai repris finalement mes études dans la musique. Multicasquettes ensuite, graphiste print, décorateur… tatoueur aujourd’hui. »

MODERNISTS : POURQUOI AVOIR CHOISI LE METIER DE TATOUEUR ? QU’EST CE QUI TE PLAIT DANS CE MÉTIER ?

Lamine : « il y a beaucoup de métier qui touche à la création et la réalisation graphique. Après avoir fait le tour (plus d’épanouissement personnel) des quelques métiers cités plus haut, on m’a proposé d’être apprenti dans un salon. C’est une nouvelle approche, un nouveau médium et un nouveau support qui me plaisaient depuis longtemps. C’est surtout un boulot d’échange, de feeling. Un job ou l’humain (ou la chair humaine) a toujours sa place contrairement à beaucoup d’autres. Le corps humain a ses limites physiques que n’a pas le dessin, donc chaque tattoo est un challenge d’harmonie de formes, de significations et cette contrainte est stimulante. »

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MODERNISTS : QUELLES SONT LES TECHNIQUES QUE TU UTILISES POUR RÉALISER TES DESSINS, QUELLES SONT TES INSPIRATIONS ?

Lamine : « J’ai beaucoup dessiné avec le stylo à bille, après en fonction des styles, des feutres de précision, des feutres pinceaux, la plume et l’encre principalement. Jai une fascination pour l’esquisse en général.

Après les inspirations sont vastes:

– Des tatoueurs comme Mike Moses (US), Matt Lambdin, Pari Corbitt (AUS), Kurt staudinger, Macko (IT).

– Des illustrateurs (ovni?) comme Kim Jung Gi, des peintres comme Carne Griffiths, Chasen9ne ou Tito Merello Vilar.

– Les films d’animation de Miyazaki, Otomo, Hosoda ou Tanaka. Grand fan de séries animées japonaises également.

Après ce que je recherche c’est plus un univers bien défini et travaillé, dans le fond et dans la forme, peu importe le genre ou le média. Je travaille aussi avec No thedrifter et Gabriel Zukuzu au quotidien, donc forcément, je m’inspire aussi de leurs talents. »

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MODERNISTS : QUEL EST TON PETIT RITUEL POUR DESSINER ET CRÉER ?

Lamine : « 2 bouteilles d’eau, des gâteaux, un horaire qui se situe entre 2 et 4 heures du matin, et un son qui tourne en boucle toute une nuit, là, je suis au MAX !! »

« Le graffiti m’a appris à être efficace. J’ai donc quelques « solid Lines » marquées, après le reste gravite autour de ces lignes »

MODERNISTS : PEUX-TU NOUS PARLER DE TON STYLE DE DESSIN ?

Lamine : « Le graffiti m’a appris à être efficace. J’ai donc quelques « solid Lines » marquées, après le reste gravite autour de ces lignes. Je suis très instinctif sur toile, concernant les dessins pour les tattoos, je suis éponge, donc je bouquine énormément. Je prend un style et j’en bouffe pendant un mois et je dessine pendant un mois. Je fais le tour et je recommence. J’aime beaucoup le style Japonais et je me découvre une sensibilité pour certains styles oldschool. Les réseaux sociaux permettent un accès illimité à un grand nombre d’artistes tatoueurs, et comme les magazines de graffitis de l’époque, on apprend aussi beaucoup des autres tatoueurs et de leurs styles. »

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MODERNISTS : PARMI TOUS LES TATOUAGES QUE TU AS PU FAIRE, EST-CE QU’IL Y EN A UN QUI T’A MARQUÉ PLUS QUE LES AUTRES ? POURQUOI ?

Lamine : « Les premiers pour la pression que je me mettais, après sûrement celui que ma soeur et moi avons conçu ensemble qui représente toutes nos origines. Après j’ai un mec, qui sur un coup de tête qui m’a demandé un coeur sur la fesse avec le nom de son cousin et une marguerite. Et tous les tatouages chargés d’une histoire émotionnelle qu’on partage avec le tatoué. »

MODERNISTS : SI ON TE DONNE CARTE BLANCHE POUR UN TATOUAGE TU FAIS QUOI ? (SUR UN FILLE, SUR UN GARÇON)

Lamine : « Sur un garçon comme sur une fille, je ferais une enorme esquisse ou un thème récurrent de mes peintures, un portrait de femme. »

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MODERNISTS : CA ARRIVE QUE TU REFUSES DE FAIRE UN TATOUAGE À QUELQU’UN, SI OUI POURQUOI ?

Lamine : « Ouais, forcément, y’a des trucs à la mode qu’on fait à la chaîne, ou des styles qu’on ne maîtrise pas, on refuse. Les prénoms des petis copains et petites copines c’est litigieux, parfois y’a débat. Et une croix gammée aussi. »

MODERNISTS : ÇA SE PASSE COMMENT QUAND ON VIENT CHEZ TOI POUR SE FAIRE TATOUER POUR LA PREMIÈRE FOIS ?

Lamine : « On vient avec une idée de préférence, on prend un café au salon, on échange pour affiner le travail à venir. Quand le feeling, le style et les idées s’accordent, on se redonne rdv pour le tatouage et voila ! »

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MODERNISTS : TU AS QUOI COMME TATOUAGES, TU PEUX NOUS EXPLIQUER LE SENS QU’ILS ONT POUR TOI ?

Lamine : « J’en ai quelques uns, la plupart sont issus de la culture japonaise : Torii, Tomoe Gozen, Hanafuda, HanaKite. C’est une culture qui m’a toujours intéressé, le mélange et la cohabitation entre l’ancienne ère et la nouvelle 2.0, la recherche de la perfection dans tous les domaines, les codes sociaux… Je retrouve cette ambivalence dans ma vie, dans mes choix aussi. »

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MODERNISTS : TU VAS POUSSER LE DESSIN VERS UN AUTRE UNIVERS QUE CELUI DU TATOUAGE ? GENRE FAIRE DE LA BD… ?

Lamine : « Pour le moment, le tatouage prend tout mon temps, on a pas assez d’une vie pour faire le tour de cet univers. Cela dit, je ne me fermerai jamais à d’autres moyens d’expression. L’illustration, l’animation sont des domaines dans lesquels j’aurais adoré me réaliser. A voir, mais je travaillerai surement autour de l’univers du tattoo. »

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Merci à Lamine pour son accueil et Merci à Alex Batif le tatoué du jour. Pour suivre les aventures du Tattoo Shop rendez-vous sur le Facebook et l’Instagram.

Interviews réalisé par : www.modernists.fr

Lien de l’interview : http://www.modernists.fr/2015/06/09/interview-lamine-lartiste-tatoueur/

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